TEZEA – L’entreprise à but d’emploi
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80 chômeurs bretons trouvent leur emploi

Pipriac – Saint-Ganton est l’un des dix territoires de l’expérimentation « Zéro chômeur de longue durée »

Le projet « Territoires zéro chômeur de longue durée », initié par ATD Quart monde sur une idée de Patrick Valentin (*), voté à l’unanimité par l’assemblée nationale, devient réalité. Dix territoires ont été retenus en France pour lancer l’expérimentation dont celui de Pipriac-Saint-Ganton en Ille-et-Vilaine. L’espoir de travailler à nouveau renaît et surtout, celui d’être considéré comme utile.

David, 40 ans, a tout essayé pour trouver du boulot… Pôle emploi, intérim, stages, formations… Cela fait cinq ans qu’il cherche, espère, quémande. A chaque fois, la même réponse négative. Tout avait bien commencé pourtant. CAP de maçon en poche, il trouve un emploi chez l’artisan qui l’avait formé en apprentissage. Les commandes affluent et les chantiers ne manquent pas. Jusqu’à la crise. Brutalement, David est licencié. Il a beau chercher aux alentours de cette petite commune d’Ille-et-Vilaine où il réside, plus personne n’a le cœur à l’embauche.

Alors, il devient artiste de rue, avec une petite troupe, modèle des ballons, anime des marionnettes et fait rire les enfants. Ça ne marche qu’un temps. Au hasard d’une rencontre, il trouve un nouvel emploi dans le bâtiment, cette fois comme coffreur-bancheur dans une entreprise de maçonnerie. Le métier est rude mais lui convient. David va tenir six ans jusqu’à ces premières douleurs qui apparaissent au genou, comme des brûlures. D’abord à droite, puis à gauche : « Je pensais que c’était lié au boulot mais c’est devenu de plus en plus douloureux. »

David, qui a alors la trentaine, consulte médecins et spécialistes, passe sur le billard…Le diagnostic reste flou et les douleurs persistent. Il est à nouveau licencié et fait une demande de reconnaissance de travailleur handicapé : « Je l’ai obtenue au bout de deux ans ! » C’est à nouveau la galère pour lui et sa compagne, qu’il vient de rencontrer. Chômage. Déménagement pour trouver une maison plus grande qui puisse accueillir le couple qui vient d’avoir son premier enfant. Heureusement, sa compagne, qui a le permis de conduire, a trouvé un emploi et fait des ménages. Naissance du deuxième puis du troisième enfant, installation à Pipriac, entre Rennes et Redon.

« Cette sensation d’être sans cesse jugé »

David en profite pour réapprendre à lire et à écrire : « Je voudrais bien passer mon permis mais il me faudrait une aide financière. Pour avoir une aide, il faut un emploi, pour avoir un emploi, il faut le permis… Il y a de quoi péter un câble ! » Il entend parler d’une formation de maître-chien qui l’intéresse à condition d’en payer une partie. Impossible : « On n’était pas assez nombreux à s’inscrire alors on nous a dit que ce n’était pas rentable. »

Au bord du désespoir, David s’accroche, continue d’éplucher les offres d’emploi : « On m’a proposé de travailler comme chauffeur-routier, alors que je n’ai pas le permis ! On m’a proposé des offres dans le bâtiment alors que je suis en invalidité, un boulot de maraîcher alors que je ne peux pas tenir à genoux ! J’ai dû avoir à faire à une douzaine de conseillers emploi différents et à chaque fois, il faut tout recommencer. Raconter son histoire avec  cette sensation d’être sans cesse jugé ». En cachant sa maladie et taisant la douleur, il fait plusieurs petits boulots, intérim,  remplacements.

Depuis 2011, plus rien : « Pas un seul emploi ou rien qui ne me corresponde. J’ai fait toutes les recherches possibles. Ma femme a aussi perdu son travail. Avec nos trois enfants, on n’a que 1000 € pour vivre. Il ne reste pas grand-chose en fin de mois… On leur a appris à ne pas dépenser, à rêver juste le minimum… » La déprime s’installe jusqu’à cet appel de Denis Prost en 2014 : « Il nous a parlé d’un projet sur Pipriac et Saint-Ganton, Territoire Zéro chômeur de longue durée. Vous vous rendez compte : redonner du boulot à tous ! Ça nous redonne plein d’espoir. »

Le travail ne manque pas, les chômeurs ne sont pas des fainéants

Ils sont près de quatre-vingts comme David à avoir connu le chômage, les files d’attente, les récits de vie mille fois comptés, les espoirs déçus, les regards suspicieux de l’entourage…. Ils sont près de quatre-vingts demandeurs d’emploi devenus fièrement « chercheurs » d’emploi, à se rassembler autour de ce projet naissant de Territoire zéro chômeur de longue durée : « Non, ce n’est pas le travail qui manque ! atteste Claire Hédon, présidente d’ATD Quart monde. Non, les chômeurs ne sont ni fainéants, ni assistés. Peut-être faut-il changer notre regard et aussi nos modes d’action pour transformer les dépenses passives en dépenses actives ! » 

L’idée est totalement utopique. Et pourtant, la voilà qui prend corps cette année dans dix territoires expérimentaux de France dont celui de Pipriac et de Saint-Ganton. Il y a bien longtemps qu’ATD Quart monde affirme qu’il est possible de faire de l’emploi un droit pour tous. Pourtant, la dynamique a mis du temps à se concrétiser.

2014, pari lancé

Las des tergiversations, ATD Quart monde prend le risque en 2014 d’encourager les territoires intéressés à se lancer dans l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée ». Le cadre légal nécessaire est loin d’être acquis mais qu’importe : chacun espère l’obtenir de cette manière ! Quatre territoires se profilent en France dont celui de Pipriac-Saint-Ganton : « Chacun y trouve son compte, argumente Denis Prost, alors membre de l’équipe nationale d’ATD Quart monde, bien décidé à s’engager sur le territoire breton. L’idée est d’offrir un nouveau droit. On ne force personne à travailler, tout est fondé sur le volontariat. »

De juin à septembre 2014, de nombreuses rencontres ont lieu sur Pipriac et Saint-Ganton. Le PAE, point accueil emploi, dont Franck Pichot, vice-président du conseil départemental, est le président, souhaite fortement porter la démarche. Une première rencontre réunit une trentaine de responsables d’entreprises. Il faut expliquer et faire face aux questions : « Vous ne trouverez jamais 20 chômeurs qui acceptent de travailler ! C’est encore de la dépense publique qui va coûter cher à la société et aux entreprises ! Il vaut mieux baisser les charges des entreprises pour qu’elles embauchent ! » A force de persuasion, à force aussi de rencontres directes entre chercheurs d’emploi et chefs d’entreprise, le regard évolue peu à peu. Emerge une compréhension mutuelle.

Repérer compétences et travaux utiles

De novembre 2014 à mars 2015, un important travail est mené pour repérer les demandeurs d’emploi. Le PAE relaie l’information ainsi que les maires des deux communes qui envoient un courrier personnalisé, le CPIE de Saint-Just, les associations locales, les travailleurs sociaux…. Ce sont finalement quelque cent-vingt personnes qui sont rencontrées individuellement et acceptent ensemble de relever le défi : « Pas de sélection ! précise Denis Prost. Nous ne listons que les compétences, les motivations, les savoir-faire et les acquis. »

Parallèlement, sont identifiés par les chercheurs d’emploi, les élus, les entreprises, les associations et les habitants tous les travaux utiles à réaliser : des bancs et un cheminement de promenade autour de l’étang, une aide aux enfants pour traverser la rue devant l’école, des petits services du quotidien pour les personnes âgées à faibles revenus, des activités de réparation pour améliorer la seconde vie des objets… : « Tous, collectivement, nous devenons co-constructeurs de l’entreprise en devenir. » 

Chômeurs, patrons, élus au coude à coude à Paris

Avril 2015. Tandis que les territoires bouillonnent d’impatience, le niveau national tarde à s’éveiller. Alors, de concert, les territoires en mouvement décident de se rendre à Paris pour faire entendre leur voix. Ce jour-là, dans le car qui quitte Pipriac, chercheurs d’emploi et chefs d’entreprise sont coude à coude. Et ça discute ferme ! « Non, les chômeurs ne sont pas tous des fainéants ! Non les patrons ne sont pas tous des exploiteurs ! » 

« Ce voyage en car a été pour moi un déclic, confie Jean-François Bertin, marbrier à Pipriac, je n’oublierai jamais cette manifestation à Paris qui m’a ouvert les yeux. Nos préjugés nous aveuglent. J’ai découvert des gens plein de compétences, de motivation et de bonne volonté, mais qui sont face à un mur et qui ne trouvent pas de travail. »

C’est la fierté du territoire qui s’affirme dans les rues parisiennes, écharpes tricolores des élus en tête : « Nous pouvons innover et trouver des solutions face au problème du chômage, là où la capitale patine depuis des années ! » Une délégation est reçue à l’Assemblée nationale. Chacun repart confiant. De retour, chefs d’entreprise et chercheurs d’emploi rejoignent le comité de pilotage du projet qui y trouve un second souffle… En juillet 2015, une pré-proposition de loi est élaborée. Une délégation parisienne vient à la rencontre des acteurs des territoires pilotes. Beaucoup de craintes tombent. En novembre, le Conseil économique, social et environnemental présente son rapport avec les conditions de réussite de l’expérimentation.

Une « grève du chômage » et une loi votée à l’unanimité

Pendant ce temps, pour ne pas être oubliés et pour continuer à faire tomber les a priori, les quatre territoires organisent en octobre, la « grève du chômage ». Pendant une demi-journée, à Pipriac et à Saint-Ganton, une quarantaine de personnes privées d’emploi réalise bénévolement toutes sortes de travaux utiles. De nombreux médias relaient le message.
En décembre, la loi est discutée par les députés. En janvier 2016, les sénateurs l’adoptent puis, en février, à l’unanimité, lAassemblée nationale. « Concrètement, explique Denis Prost, cette loi autorise, dans dix micro-territoires et pour cinq ans, l’embauche en CDI et au smic, de chômeurs privés d’emploi depuis plus d’un an, résidant depuis au moins six mois sur les territoires définis, via des entreprises de l’économie sociale et solidaire spécialement créées pour l’occasion ou émanant d’entreprises sociales existantes. »L’idée a conquis partenaires politiques et financiers qui ne tardent pas à exprimer leur soutien : le conseil régional de Bretagne, la communauté de communes du pays de Redon, Bretagne Active, la Fondation de France, le Fonds social européen, le conseil départemental d’Ille-et-Vilaine, qui se dit prêt à reverser au projet les économies réalisées. « Pendant les cinq années d’expérimentation, poursuit Denis Prost, vont être repérées toutes les économies ainsi réalisées. Nous voulons montrer qu’il y a une véritable amélioration de la qualité de vie sur le territoire au travers de tous les effets induits par les prestations fournies ». Et aussi, sans doute, par le bien-être retrouvé…

Beaucoup repose maintenant sur l’entreprise TEZEA

Le 28 octobre 2016, les candidatures officielles sont déposées. Dix territoires sont retenus. A Pipriac et Saint-Ganton, l’entreprise TEZEA voit le jour, association soumise à l’impôt, chargée d’embaucher à compter de janvier 2017. Elle est aujourd’hui co-dirigée par Guillaume Bonneau et Serge Marhic. Le Point accueil emploi reçoit en entretien les personnes candidates, privées d’emploi depuis au moins un an, repère les compétences et vérifie les critères d’éligibilité. Il transmet les candidatures à TEZEA qui procède à l’embauche, après un entretien pour confirmer les compétences et savoir-faire des personnes et faire le lien avec les activités disponibles.

La personne devient salariée en CDI tout en restant inscrite dans une catégorie particulière créée par Pôle emploi pour continuer à bénéficier de certains services et évoluer vers un autre emploi en fonction d’opportunités futures sur le marché du travail : « Toutes les personnes volontaires sont recrutées sans sélection. En contrepartie, le Fonds verse à TEZEA un certain montant par an, pour chaque personne embauchée. Chaque territoire est libre de demander au Fonds le montant qui lui parait nécessaire et dont il a besoin pour équilibrer son entreprise en fonction du montant des heures de prestations vendues, dans le principe d’une solidarité entre territoires. »

Peuvent acheter les prestations, les collectivités, les entreprises mais aussi les particuliers. TEZEA a aussi ses activités propres en ateliers afin de générer elle-même des heures de travail, sur la base de 35 heures par semaine. « Tous les voyants sont au vert,estime Denis Prost, devenu responsable opérationnel du projet. A charge maintenant pour TEZEA, et tous ses partenaires, de trouver les activités en fonction des compétences des candidats. Bien sûr, les personnes doivent rester ouvertes à toutes les opportunités d’emploi durable qui peuvent se présenter en dehors de TEZEA. Mais tant qu’elles n’ont pas trouvé, elles restent dans TEZEA… Il n’est pas question qu’elles retournent au chômage ! »

 

Karine : « C’est tellement de valeur personnelle retrouvée »

« Ce projet, souligne Karine, « chercheuse d’emploi », nous l’avons construit ensemble. Au fil des mois, nous avons appris à nous connaître, nous savons les différentes attentes de chacun et les galères traversées. Mes compétences correspondent aux attentes des « fonctions support » de TEZEA, accueil, contact clients, comptabilité… Des tâches que j’ai apprises et que je sais faire en partie. J’ai pu continuer à me former à la Maison familiale de Guipry-Messac. Nous sommes tous remplis d’espoir et tous solidaires, à fond à 100 %. C’est tellement de valeur personnelle retrouvée. Enfin, on va se sentir utile. »

« Ce qui est formidable, ajoute David, c’est que les patrons sont associés avec nous et c’est une sécurité pour les cinq ans de l’expérimentation. Avec ma femme, on est vraiment confiant. Nous aurons un salaire équivalent au SMIC. Vous vous rendez compte : je vais passer de 400 à plus de 1000 euros par mois ! J’ai tellement hâte de sortir à nouveau de la maison, d’aller travailler, de ne plus compter sur l’argent du chômage pour vivre sans savoir si les droits sont renouvelés ou pas. C’est infernal comme situation. On ne peut jamais faire de projets. On attend sans jamais savoir si on peut offrir quelque chose à nos petits. On se fige, on survit. En plus des emplois que ce projet va créer, c’est aussi plus d’entraide sur le secteur. J’ai retrouvé l’espoir que j’avais avant. »

Tugdual Ruellan

 

Le projet Territoire zéro chômeur de longue durée
Présentation du projet initié par le réseau Emploi-Formation d’ATD Quart Monde.
Site ATD Quart Monde
Site ZerochomeurdelonguedureeLa loi d’expérimentation territorialeLa Loi n° 2016-231 du 29 février 2016 d’expérimentation territoriale visant à résorber le chômage de longue durée dessine une autre voie dans la lutte contre le chômage de longue durée « en réaffectant les coûts dus à la privation durable d’emploi pour aider à financer de manière pérenne des emplois, socialement utiles, pour les territoires et non concurrentiels avec ceux existants localement ». Elle permet de créer un fonds national. Elle définit le cadre de l’expérimentation et la mécanique du projet. Elle qualifie un comité scientifique chargé du suivi.
LIRE ICI.

Le Fonds d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée

En juillet 2016, a été créé le Fonds d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée. Il est présidé par Louis Gallois qui a tour à tour dirigé la Snecma, l’Aérospatiale, la SNCF, EADS, Airbus ; il est aussi président de la Fnars depuis 2012. A titre bénévole, il  accompagne le déploiement de la loi d’expérimentation et veille à son efficacité. Il est soutenu par Michel de Virville, vice-président, connaisseur des questions sociales, après avoir occupé notamment les fonctions de conseiller-maitre à la Cour des comptes et de secrétaire général du groupe automobile Renault.
Constitué en association, le Fonds est administré par un conseil d’administration réunissant des représentants de l’État, des organisations syndicales de salariés et d’employeurs, des associations de collectivités territoriales, des parlementaires, des comités locaux et autres organismes publics impliqués dans le dispositif. Il est chargé d’amorcer le projet et de mettre en place les outils nécessaires à la réalisation de la loi d’expérimentation, en lien avec les équipes opérationnelles, les comités locaux de pilotage et les entreprises « à but d’emploi » qu’il va conventionner et cofinancer. Lire ICI.

(*) Le combat d’un homme, Patrick Valentin

Patrick Valentin, dont on peut retrouver ce portrait-interviewsur Histoires Ordinaires, est, dans les années 90, responsable du Réseau emploi-formation d’ATD Quart monde. Il est persuadé qu’il y a en France une multitude de travaux à effectuer, insuffisamment rentables pour que l’économie ordinaire s’y intéresse et crée des emplois pour les effectuer. « Nous n’avons pas pris en compte, confie-t-il en octobre 2015 à Histoires Ordinaires, tout le potentiel que représente la libération du travail contraint. Puisqu’on s’en libère, en mettant des robots, profitons-en pour faire du travail utile. Nous sommes masochistes, un masochisme soigneusement étudié qui arrange les plus riches, comme toujours. On pourrait faire beaucoup mieux, on en a les moyens.

Des travaux contraints sont hyper lucratifs alors qu’ils sont éventuellement malsains, et des travaux utiles ne sont absolument pas rémunérés alors qu’ils sont d’une très grande valeur. Il y a un divorce entre le contraint et l’utile (…) Vous avez des gens qui savent travailler, du boulot utile tant et plus et de l’argent qui dort au sens économique : il sert à soutenir de façon très onéreuse pour la collectivité et de façon très médiocre pour les personnes, les gens privés d’emploi. Cela coûte 15.000 à 20.000 € par personne et par an à la collectivité, alors que vous avez des gens qui ne demandent qu’à travailler et plein de boulots utiles à faire (…) Imaginons un peu que toutes les administrations se mettent à phosphorer ensemble pour tenter le pari ? »

Mais comment passer d’un système contingenté, comme nous savons si bien en produire en France, à un système décontingenté dans lequel on crée autant de places qu’il y a besoin d’emplois pour des personnes au chômage en affirmant que le coût pour la collectivité ne sera pas plus élevé ? Comment faire en sorte que l’argent apporté d’un côté soit économisé de l’autre ? Comment déplacer les 15 000 à 20 000 € du chômage (allocations, manque à gagner, coûts induits…) pour créer ces nouveaux emplois ? Patrick Valentin lance une première expérimentation, vite limitée pour des raisons légales et techniques. En 2011, il relance l’idée d’une expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée ».

Objectif : pouvoir proposer à tous les chômeurs de longue durée d’un territoire un emploi adapté à leurs compétences, à temps choisi. Le principe : créer ou s’appuyer sur des entreprises solidaires pour créer des CDI au Smic. Financer ces emplois supplémentaires en réorientant les coûts de la privation d’emploi vers le financement d’un marché du travail nouveau et complémentaire. Un préalable : ne répondre qu’à des besoins des territoires non satisfaits, sans se substituer aux emplois existants. ATD Quart monde est séduite, elle qui se bat depuis des années pour que personne ne soit laissé de côté.

Les cerveaux phosphorent. Les rencontres se multiplient avec syndicats, patronat, élus, ministères, secteur de l’insertion par l’activité économique… mais rien ne bouge. Le gouvernement renvoie les militants vers une administration statique, cherchant davantage à sauver et à aménager l’existant plutôt qu’à créer et à innover. Quelques députés montent au créneau comme Jean-René Marsac, député de Redon, ancien président et secrétaire général de la Coorace, Coordination des associations d’aide aux chômeurs par l’emploi, délégué à l’économie sociale et solidaire au Conseil régional de Bretagne, ou Laurent Grandguillaume, député de la Côte-d’Or, spécialiste des questions liées à l’entreprise. Il faudra attendre 2017 pour que l’utopie de Patrick Valentin devienne réalité.

Sources : https://www.histoiresordinaires.fr/

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TEZEA grandit « Territoire zéro chômeur »

Voilà plus d’un an que l’initiative Territoire zéro chômeur de longue durée a été lancée sur les communes de Pipriac et de Saint-Ganton en Ille-et-Vilaine, avec le soutien d’ATD Quart-Monde. Déjà cinquante emplois ont été créés au sein de TEZEA, entreprise à but d’emploi et non lucrative.

C’est Noëlla et Anthony qui ce jour assurent la tournée de la P’tite camionnette. Le jour vient à peine de se lever qu’ils sont déjà au dépôt, prêts à démarrer. Direction le bourg. Quelques commandes de produits frais ont été passées la veille. Cinq commerçants jouent le jeu et récupèrent la marchandise non vendue en fin de tournée. Noëlla n’oublie pas de prendre quelques croissants tout frais pour les collègues qu’ils vont croiser.

Et c’est parti. Le Renault fourgonnette, tout équipé de rayonnages, bat la campagne, de village en village dans les communes engagées dans l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée ». L’emplacement a déjà été repéré et les clients ont mémorisé le coup de klaxon. « Le stock de produits d’épicerie évolue en fonction des besoins, confie Noëlla. On s’adapte et les gens sont super contents de nous voir. Pour certains, c’est la seule visite de la semaine qu’ils reçoivent ! » 

Une foule d’activités non concurrentielles

La nouvelle activité d’épicerie ambulante La P’tite camionnette a été lancée en septembre dernier et le démarrage est jugé plutôt encourageant : « C’est plus du service que du commerce et la vente ne couvre pas encore le coût du déplacement, lance, confiant, Denis Prost, coordinateur du projet. Mais qu’importe ! On raisonne sur la globalité du projet et c’est un fantastique vecteur de communication pour nous faire connaître sur le territoire… Montrer aussi que l’on est utile. » En janvier dernier, l’équipe s’est fixé l’objectif ambitieux de recruter en un an quatre-vingt-cinq salariés, chômeurs de longue durée.

Comme Noëlla, ce sont déjà cinquante personnes qui ont retrouvé l’espoir d’un travail et d’une reconnaissance professionnelle : « J’ai eu six enfants et n’ai pas eu le temps de me qualifier, confie l’épicière enthousiaste. Alors, pensez… arrivée à 50 ans, c’était plutôt galère ! » La belle découverte faite sur le territoire est que le travail ne manque pas.

L’équipe est ainsi parvenue à organiser une foule d’activités différentes : lavage de voitures, désherbage pour la commune, nettoyage de la signalisation, sécurité aux abords des écoles… Une blanchisserie pour une chambre d’hôtes a aussi vu le jour, un atelier couture, une activité de création d’objets, comme des paniers pour chiens, à partir de bois et de tissus récupérés… « Que des activités nouvelles, non concurrentielles, précise Denis Prost. Voilà trois ans que nous travaillons sur ce projet, temps indispensable de maturation dont nous récoltons aujourd’hui les fruits. »

L’initiative devient un levier économique

TEZEA, entreprise de l’économie sociale et solidaire, dite à but d’emploi et non lucrative, a été créée pour l’occasion. « C’est notre entreprise à tous et nous en sommes fiers », atteste Noëlla. Au fil des mois, les craintes et suspicions se sont effacées. Plus étonnant encore : ce sont les entreprises du secteur qui contactent aujourd’hui TEZEA pour suggérer la création de nouvelles activités comme cette grande surface qui imagine l’installation d’une station de lavage de voitures sur son parking ou ce magasin de bricolage qui propose de lancer un service de livraison de commandes en petits volumes. « Elle n’est plus seulement perçue comme une structure proposant du travail à des personnes au chômage de longue durée, précise Denis Prost. Elle devient un levier de développement économique pour le territoire, une occasion d’expérimenter de nouvelles activités tout en devenant partenaires. »

On se moque des qualifications et des diplômes !

Pas de discrimination ni de sélection de CV. La motivation et l’engagement suffisent pour intégrer l’entreprise TEZEA. Une part des salariés a quelques soucis de santé, des limitations physiques, voire une reconnaissance de travailleur handicapé… Mais ici, c’est le travail qui s’adapte à chacun. Au départ, l’équipe s’est attachée à repérer les compétences et les savoir-faire acquis par l’expérience de vie. Et aussi les envies et le désir d’apprendre de chaque salarié. On se moque des qualifications et des diplômes ! Ensuite, on cherche l’activité qui convient. On tente, on ose et on tente encore autre chose si ça ne convient pas… « On a tous le droit à l’erreur ! estime Denis Prost. Ainsi, les salariés sont tous très impliqués et engagés. Ils ont compris que c’était un défi commun à porter. »
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Portes ouvertes de TEZEA : le laboratoire des travaux utiles

Première édition d’un événement national annuel, le laboratoire des travaux utiles est organisé pour rendre visible les activités des entreprises à but d’emploi (EBE) et pour montrer la quantité et la diversité de ces travaux.

Trois visites de TEZEA se sont déroulées pour accueillir environ 80 personnes de tout horizons : élus, bénévoles, curieux, futurs salariés, porteur de projet pour rejoindre l’expérimentation. Cela a également permis de mettre en lumière le dynamisme et l’enthousiasme des salariés qui présentaient eux mêmes leur activité et leur poste de travail.

Merci à tous ceux qui ont contribué à faire de cette journée une réussite.

 

 

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À Pipriac, Territoire zéro chômeur veut s’agrandir

Les acteurs de TEZEA ont présenté leur projet de développement. L’objectif des employés est de voir grandir la structure.

Les acteurs de TEZEA, l’expérimentation territoire zéro chômeur, à Pipriac et à Saint-Ganton, ont présenté leur démarche et les projets de développement, mardi, à Redon.

Denis Prost, porteur du projet pour ATD-quart-monde ; Guillaume Bonneau, codirecteur TEZEA ; et des employés de la structure ont expliqué le fonctionnement et leur volonté de la voir grandir, pour permettre le recrutement de tous les chercheurs d’emploi de longue durée.

Développer l’expérimentation

Aujourd’hui, ce sont 62 personnes qui sont employées. « Il reste 40 personnes, dans l’attente, de pouvoir intégrer la structure TEZEA. Nous avons un devoir moral d’avancer pour le bien-être de tous », explique Denis Prost.

L’objectif de l’expérimentation est de faire en sorte que l’insertion se fasse par l’activité. C’est dans une démarche de droit à l’emploi. La volonté des employés TEZEA démontre qu’ils veulent réussir. C’est collectivement qu’ils gagneront le challenge.

« Avec TEZEA, je m’épanouis. Je peux faire des projets. J’exerce plusieurs métiers ou activités dans la semaine, mais c’est très motivant. Le regard des autres a changé », souligne Valérie Garcia, employée.

Réussir ce pari utopique

TEZEA propose des activités, des emplois dans des domaines qui ne sont pas concurrentiels. L’Entreprise à but d’emploi (EBE) a lancé un financement participatif pour mettre en place quatre nouvelles activités : créa-palettes, pour créer du mobilier avec des palettes en récupération ; la blanchisserie, avec les associations sportives et les chambres d’hôtes ; la conciergerie, qui répond aux recherches de renseignements, d’informations, de la part du public ou des entreprises ; et la légumerie qui permet l’utilisation, en circuit court, des légumes et des fruits.

« Nous avons des compétences croisées et nous transmettons ce que nous savons faire. C’est une chaîne de solidarité. C’est ensemble que nous gagnerons le pari fou : plus aucun chercheurs d’emploi de longue durée », rappelle Damien Breteaux, employé TEZEA.

Le financement participatif a atteint 35 000 €, l’objectif c’est 50 000 €.

Pour information ou don, contacter : par tél. 02 52 35 35 65 ; site : www.tezea.fr ; mail : soutenir@tezea.fr ou par courrier à TEZEA, 2, rue du Square, 35550 Pipriac.

 

Ouest-France le 25/01/2018

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TEZEA offre un travail aux chômeurs longue durée

Créée en Ille-et-Vilaine, dans le cadre du projet « Territoire zéro chômeur de longue durée », l’entreprise Tezea a déjà embauché cinquante-quatre personnes en dix mois.

Reportage

La «P’tite camionnette» a quitté le bourg de Pipriac (Ille-et-Vilaine) tôt ce matin. Noëlla et Anthony ne sont pas peu fiers de renouer ainsi avec la tradition des commerces ambulants. Ils ont fait le plein chez les commerçants du bourg, chargé les commandes de produits frais de la veille, comptabilisé le stock avant de sillonner la campagne pour la tournée du jour.

Et ça y va du klaxon dans les villages: « Pour certains clients, c’est la seule visite de la semaine, confie Noëlla. On discute, on rend plein de services, on apporte un peu de bonheur dans les maisons. »

« C’est plus du service que du commerce », souligne Denis Prost, qui coordonne le projet avec le soutien d’ATD Quart-monde. Mais qu’importe. « Cette nouvelle activité d’épicerie ambulante fait aussi partie de la vocation du projet. »

Financement participatif

Une loi, votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale, a autorisé dans dix territoires de France, et pour cinq ans, l’embauche en CDI et au Smic, de chômeurs privés d’emploi depuis plus d’un an.

La condition est de recruter, sans sélection, tous les candidats volontaires et de créer ou de solliciter une entreprise de l’économie sociale et solidaire. Dans le pays de Redon (Ille-et-Vilaine), ils ont ainsi monté Tezea et se sont fixés comme objectif, l’embauche des quatre-vingt-cinq personnes. « Déjà, cinquante-quatre emplois ont été créés, se réjouit Guillaume Bonneau qui, avec Serge Marric, assure la direction de l’entreprise. Tout est fondé sur le volontariat, sans souci des qualifications ou des diplômes. Et ce n’est pas le travail qui manque ! »

Une foule d’activités, non concurrentielles, ont ainsi vu le jour avec le soutien des collectivités et des entreprises locales: lavage intérieur de voitures, désherbage des espaces publics, nettoyage de la signalisation, sécurité aux abords des écoles ou encore cette blanchisserie et cet atelier couture.

« Tezea n’est plus seulement perçue comme une structure proposant du travail à des personnes au chômage de longue durée, mais elle devient un levier économique pour le territoire. » Un fonds a été constitué au niveau national, reversant à la structure la somme de 18000€ par équivalent temps plein, correspondant au coût du chômage de longue durée.

Grâce à la contribution du département, elle est passée aujourd’hui à 20000€ du fait des économies réalisées sur le versement du RSA. « Nous avons espoir d’atteindre notre objectif, conclut Denis Prost. Mais, pour cela, nous devons absolument renforcer les fonds propres de l’entreprise et c’est pourquoi nous lançons, jusqu’au 25 janvier, une campagne de financement participatif sur HelloAsso. Le défi est de récolter 50 000 €. Nous comptons sur le soutien de tous ceux qui pensent que ce projet représente un formidable espoir dans le combat contre le chômage. » La générosité est au rendez-vous. 30 000 € ont déjà été collectés.

Source Ouest-France du 09/01/2018

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Bretagne : les zones «zéro chômage», ça marche

L’opération Territoires zéro chômeur de longue durée était lancée en janvier. Reportage en Bretagne.

La salle de réunion sert aussi de blanchisserie. Installée dans un appartement à Pipriac (Ille-et-Vilaine), l’entreprise Tezea est déjà à l’étroit. Créée en janvier dans le cadre de l’expérimentation Territoires zéro chômeurs de longue durée, elle compte 58 salariés et envisage d’en recruter une trentaine l’an prochain.

« Nous sommes en train de prouver aux sceptiques qu’on peut faire travailler tout le monde », affirme Denis Prost, le chef de projet de Pipriac et Saint-Ganton. Cette expérimentation commencée par ATD Quart-Monde, a été lancée dans dix territoires à travers le pays. « Le chômage de longue durée est souvent vécu honteusement. Retravailler, c’est n’avoir plus peur du regard des autres », répond Denis Prost.

Les compétences avant les diplômes

Embauchée en CDI fin novembre par Tezea, Josée ne le contredira pas. Originaire de la région parisienne, cette commerciale de 43 ans est arrivée à Pipriac en 2016 pour suivre son mari. Elle a postulé partout, en vain, faute de permis de conduire. « Le chômage m’a beaucoup pesé d’un point de vue financier, mais aussi psychologique. »

Comme ses nouveaux collègues, Josée sera employée à différentes activités en fonction de ses envies et compétences et non de ses diplômes. Conciergerie, nettoyage de voiture, collecte d’invendus alimentaires, sécurité aux abords des écoles… Autant de services proposés aux entreprises locales comme aux particuliers, mairies et associations, avec le souci de ne pas faire concurrence aux artisans locaux. Exemple : Tezea assure la livraison à domicile du drive Super U de Pipriac qui refacture le service au client.

Chaque équivalent temps plein coûte 27 000 euros par an à Tezea. Deux tiers sont financés par le fonds ETCLD, en charge de l’expérimentation au niveau national, qui prend en charge le coût des chômeurs de longue durée. Cette somme est économisée sur le budget RSA du département ou des allocations versées par l’Etat (logement, fin de droits…).

« Nous risquons d’être déficitaires la première année, le temps de se roder », remarque Denis Prost. Début décembre, une campagne de financement participatif a été lancée afin de renforcer les fonds propres. Même s’il reste encore trois ans d’expérimentation, pour Jean-Claude Lubert, conseiller municipal, le pari est déjà gagné : « En quelques mois, j’ai vu toutes ces personnes changer et relever la tête. »

«Ça prouve que je ne suis pas un fainéant»

Philippe Berthier, ancien titulaire du RSA, embauché il y a huit mois par Tezea

Philippe Berthier (photo) prépare et sert tous les midis 50 à 60 repas aux salariés de Tezea. Un nouveau départ pour cet ancien hôtelier restaurateur de 55 ans. « Après mon deuxième divorce, j’ai dû laisser tomber mon affaire. Puis j’ai eu un accident de voiture. » Reconnu travailleur handicapé, Philippe ne retrouve pas d’emploi. Il reste deux ans et demi au RSA. « J’ai mal vécu cette période. Dans ma tête, je me disais à quoi bon me lever le matin si je ne fais rien ? » confie-t-il.

Très tôt, il est emballé par l’opération Zéro chômeur de longue durée. « Je suis même monté à Paris pour défendre le projet à l’Assemblée nationale. » Embauché depuis huit mois par Tezea, il se sent de nouveau utile. « Vaut mieux toucher le smic que rien du tout, explique- t-il. Ça prouve que je ne suis pas un fainéant. » A quelques années de la retraite, il espère rebondir dans la restauration collective.

Journal le Parisien, le 16 décembre 2017

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10 000 € récoltés par TEZEA à Pipriac

Ouest-France du 13/12/2017

TEZEA a lancé un financement participatif. L’entreprise à but d’emploi de Pipriac, près de Redon, a récolté 10 000 € en une semaine.

« L’objectif est d’atteindre 50 000 €, en 50 jours, pour créer 50 emplois pour des chercheurs d’emplois de longue durée, sur le secteur de Pipriac – Saint-Ganton, encore en attente. Ce financement va nous permettre de développer quatre nouvelles activités : la légumerie, la conversion de palettes en bois, en meubles ; la blanchisserie et la conciergerie », explique Guillaume Bonneau, codirecteur TEZEA.

Investir

Dans un communiqué de presse, le conseiller départemental Franck Pichot se réjouit des réussites de TEZEA. « Déjà 54 ex-chômeurs de longue durée embauchés en CDI. Tous sont bien occupés et développent de multiples activités. » Il explique ensuite : « Pour continuer à embaucher jusqu’à ce que plus personne ne soit privé d’emploi sur Pipriac et Saint-Ganton, TEZEA a besoin d’investir pour développer de nouvelles activités et de renforcer sa trésorerie. »

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Le Cap des 10000 € est franchi !

Réunis jeudi soir dernier (le 7 décembre 2017) en toute convivialité, salariés, partenaires, élus et clients, nos avions anticiper le passage du seuil des 10 000€ collectés. Le vœu est exaucé.

10 000€ grâce à vous. 10 000 remerciements mais nous ne sommes qu’au 10 ème jour de notre campagne de dons .

Nous allons ensemble continuer de prouver que notre objectif des 50 000€ est atteignable. Alors diffusez, parlez, échangez, nous comptons sur vous 🙂

Photo d’Yves Briant (Ouest France).

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TEZEA: Une bataille gagnée contre le chômage

54 salariés embauchés en un an en CDI et 30 autres qui attendent de signer leur contrat de travail ! L’entreprise à but d’emploi Tézéa est en passe de gagner la bataille qu’elle livre depuis un an contre le chômage de longue durée sur le secteur de Pipriac (35).

Il y a deux ans, Pipriac et Saint-Ganton (35) décidaient de livrer bataille au chômage de longue durée et de l’exclusion sociale, en embauchant en CDI d’anciens chômeurs à des tâches de bricolage, jardinage, services à la personne. En janvier dernier, l’entreprise Tézéa – à but d’emploi – était créée dans ce but. Son rôle, traquer toutes les miettes d’emploi de ce bassin de vie et proposer son intervention dans des domaines extrêmement variés.

« Sans venir en concurrence avec les artisans ou les commerçants déjà dans la place », précise Denis Prost, salarié d’ATD Quart-Monde qui est à l’initiative de cette croisade contre le chômage de longue durée. Le 10 janvier dernier, les huit premiers CDI étaient signés en mairie de Pipriac. Depuis, 46 autres ont été créés. Et 30 autres devraient suivre dans les mois à venir. « Nos salariés travaillent à environ 80 %, poursuit Denis Prost. Ils sont payés au Smic. Le but, c’est de leur remettre le pied à l’étrier pour qu’ils retrouvent une réelle autonomie, et reprennent leur place dans le monde du travail ». Travailler pour Tézéa n’est pas une fin en soi. C’est une passerelle, un passage.

Recyclerie et tournée d’épicerie

Le modèle économique de cette entreprise d’un nouveau genre est basé, bien entendu, sur les bénéfices réalisés. Mais elle bénéficie aussi de la réaffectation des allocations et aides anciennement réservées au chômage de longue durée (RSA, CMU). Soit de 15.000 à 20.000 euros par an et par personne.

Selon Denis Prost, le travail ne manque pas. Et la force de Tézéa, c’est d’avoir considérablement élargi sa palette d’activités, en cherchant les niches. « En fait, nous intervenons surtout là où les entreprises habituelles ne viennent pas. En matière de toiture, par exemple, on peut se déplacer pour trois ardoises cassées. Un couvreur ne le ferait pas. On a aussi créé un service de tournée d’épicerie et de boulangerie de campagne avec des commerçants locaux. On a ouvert une recyclerie. Des gens nous donnent des objets (meubles, vaisselle, vêtements, électroménager, CD, livres…) qui permettent à d’autres de s’équiper à petits prix, poursuit Denis Prost. On vend aussi du bois de chauffage, sous conditions de ressource, à des gens qui ne peuvent pas en acheter au prix normal. On s’approvisionne sur des parcelles qui sont difficiles d’accès et peu rentables pour des professionnels. »

Créer du lien

Tézéa a aussi monté un atelier de réparation de palettes pour les entreprises du secteur. L’entreprise propose aussi ses services de désherbage manuel dans des secteurs où les herbicides chimiques sont proscrits. Elle s’occupe aussi de la maintenance dans certains établissements scolaires, de sécurité aux abords des écoles, ou encore du nettoyage des panneaux routiers en campagne, là où les services techniques n’interviennent pas. « On s’occupe aussi de nettoyer les dépôts sauvages d’ordures. »

Outre les emplois générés, toutes ces choses créent du lien entre la population et améliorent réellement la qualité de vie. Dans les mois à venir, Tézéa, dirigée par deux directeurs, Serge Marhic et Guillaume Bonneau, s’est fixée pour objectifs de développer une activité blanchisserie à destination des chambres d’hôtes ainsi qu’un atelier de préparation de légumes destinés à des collectivités, et une conciergerie associative.

Financement participatif

Pour trois projets, l’entreprise a lancé une campagne de financement participatif. Objectif 50.000 euros en 50 jours. En France, dix autres projets identiques à Tézéa ont vu le jour ces derniers mois. Pipriac ayant une grande longueur d’avance sur les autres.

www.tezea.fr

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TEZEA grandit ! Histoires Ordinaires

L’entreprise de Pipriac / Saint-Ganton en Ille-et-Vilaine lance une campagne de financement participatif pour se développer.

Voilà presque un an que l’initiative Territoire zéro chômeur de longue durée a été lancée sur les communes de Pipriac et de Saint-Ganton en Ille-et-Vilaine, avec le soutien d’ATD Quart-Monde. Déjà cinquante emplois ont été créés au sein de TEZEA, entreprise à but d’emploi et non lucrative. Pour tenir ses engagements et renforcer ses fonds propres, l’entreprise lance une campagne de financement participatif sur HelloAsso pour récolter la somme de 50 000 euros.

https://www.histoiresordinaires.fr/TEZEA-Territoire-zero-chomeur-grandit_a2112.html

 

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